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toxicomanie - soins des toxicomanes

Nouvelle édition

« Drogues, toxicomanie :
mythes et réalités »

Nouvelle édition, revue et augmentée

Essai

ISBN : 2 - 89612 - 154 - 4

Éditions Fondation littéraire Fleur de Lys, 2006, avec un ajout sur les spécificités du Québec.

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La drogue, les drogues, les médicaments, les potions, autant de mots recouvrent des produits ou substances qui accompagnent des rituels sociaux…Pourtant, d’un siècle à l’autre, d’une communauté à l’autre, d’un système économique à l’autre, ces produits ou substances sont ou deviennent licites ou non…La toxicomanie apparaît comme un état de dépendance à des produits dont la définition la plus appropriée est " psychotrope "…Mais cette définition a des limites. Elle ne pose pas le problème de la place de la toxicomanie dans la vie sociale, tant comme mythes, tant comme réalités…" La figure du drogué fascine parce qu’elle offre notre Mort et notre Vie réunis là ensemble, en ce même lieu. "…

Aussi, nous allons retrouver dans cet ouvrage ces différents aspects : d’abord en situant la toxicomanie comme symptôme de malaise de vivre et les lieux possibles de prévention, ensuite en situant le toxicomane dans la société, son environnement. Et ce à travers les approches de la France et du Québec.

Première édition en 1984

Première édition (10 €)

Préface


Serge-André Guay, président
Fondation littéraire Fleur de Lys.


Patrick Simon nous offre une vision fort intéressante des mythes et des réalités dans l’univers particulier des drogues et de la toxicomanie. Il invite à une réflexion sur la cause première. La toxicomanie exprime un malaise de vivre d’abord et avant tout conséquent du rapport à soi-même et à l’Autre. Nous sommes aux portes de la philosophie nécessaire en pareil cas.


J’ai personnellement animé plus de 350 conférences au sujet de la désinformation auprès de 25,000 jeunes des écoles secondaires québécoises au cours des années 80. Les pièges de la drogue étaient l’un des thèmes les plus fouillés en raison des nombreux mythes en circulation à l’époque. J’ai constaté chez plusieurs un besoin viscéral d’information objective tant sur les drogues sur les moyens utiles à une réflexion sur sa consommation personnelle. L’adolescent ressent souvent un malaise face au malaise de vivre. Il ne sait pas comment aborder la question et comment prendre du recul face à sa propre situation. Déjà en crise, il craint inconsciemment d’être davantage déstabilisé. Il trouve dans l’information objective un certain réconfort de par sa neutralité.


Au début des années 90, j’ai participé à l’implantation du Programme d’Aide aux Employés-es (PAE) du chantier maritime de Lévis. Toutes les parties s’entendaient sur la nécessité d’un PAE mais les discussions trainaient en longueur depuis plus de quatre ans. Mon analyse de la situation concluait en un simple problème de communication engendré par plusieurs mythes. En pareil cas, il n’est rien de mieux de passer à l’action pour ramener tout un chacun à la réalité. J’ai donc ouvert un bureau d’aide et de références aux travailleurs. En moins d’une semaine, plus d’une dizaine d’employés-es de l’entreprise s’y sont pointés pour obtenir de l’aide. L’accueil, la confidentialité et le respect dont ils témoignèrent à leur retour au travail réduisirent les mythes en poussière. C’est ainsi que la personne est redevenue la préoccupation première des parties et la négociation finale fut un succès.


Qu’il soit question de lutter contre les mythes ou d’offrir des solutions, il faut placer la personne au centre des préoccupations et s’attaquer ainsi directement au cœur de son problème, à la source même de son propre mal de vivre : le rapport à soi-même et à l’Autre.


Force est de conclure que nous reviendrons toujours au «Connais-toi toi-même» de Platon, tant pour l’intervenant que pour la personne en difficulté. Nous sommes ici aux portes de la philosophie, une science qui a largement fait ses preuves lorsque vient le temps de traquer les causes premières.

 

 

 

Introduction

La drogue, les drogues, les médicaments, les potions, autant de mots recouvrent des produits ou substances qui accompagnent des rituels sociaux.


Pourtant, d’un siècle à l’autre, d’une communauté à l’autre, d’un système économique à l’autre, ces produits ou substances sont ou deviennent licites ou non.


Les opiomanes, les morphinomanes, les éthéromanes ou les héroïnomanes, sont par contre affublés d’un suffixe « manie » qui cette fois a une connotation différente. Affubler, dont « vêtir », « agrafer », ou encore besoin d’étiquetage. Etiquetage par qui ? Au nom de quoi ? Manie, donc sur une trajectoire de la folie mais aussi qui agace l’environnement. Et nous passons de drogué à toxicomane.


La toxicomanie apparaît comme un état de dépendance à des produits dont la définition la plus appropriée est « psychotrope ».


Retenons la définition du Pr. Delay : « L’ensemble des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle, qui ont un tropisme psychologique, c’est-à-dire qui sont susceptibles de modifier l’activité mentale, sans préjuger le type de modification. »


Mais cette définition a des limites. Elle ne pose pas le problème de la place de la toxicomanie dans la vie sociale, tant comme mythes, tant comme réalités.


« La figure du drogué fascine parce qu’elle offre notre Mort et notre Vie réunis là ensemble, en ce même lieu » (Léon Cordet)


Le drogué soulève par ses pratiques sociales/asociales le problème complexe de l’existence de l’individu dans son environnement et en communication active avec celui-ci.


Dans l’ouvrage présent, je vais en tant que travailleur social et plus précisément comme intervenant en toxicomanie, mais également en tant qu’individu, proposer une réflexion et mon approche du phénomène de la toxicomanie et des toxicomanes.


Ceci, non pas pour figer par l’écriture une situation toujours en mouvement, mais pour apporter un éclairage qui est celui d’un individu ayant une fonction sociale dans un contexte socio-économique et relationnel.


Il existe dans toute trajectoire personnelle quelque chose qui amène à se définir en rapport à la fonction, en rapport à la situation individuelle face à l’Autre. Ce quelque chose peut être viscéral ou appréhendé à froid. Mais dans tous les cas, il remue en nous tout ce qui a pu nous déranger dans nos rapports à l’Autre, dans nos rapports avec la normalité, dans nos rapports à Soi.
 
Or, dans un contexte de malaise de vivre qui sous-tend l’incommunicabilité, la difficulté d’exister socialement et individuellement, nous sommes tous interpellés par ceux qui font autrement, par l’Autre au sens étymologique.
Aussi, nous allons retrouver dans cet ouvrage ces différents aspects : d’abord en situant la toxicomanie comme symptôme de malaise de vivre et les lieux possibles de prévention, ensuite en situant le toxicomane dans la société, son environnement.


Dans la présente édition, j’ai ajouté quelques textes nouveaux qui reflètent les changements opérés depuis 1984, date de la première édition.


De même, il s’agit de comparer deux approches, celle de la France et celle du Québec.

Patrick Simon