Hermann Hesse, poète humaniste
|
Ci-dessous quelques extraits... INTRODUCTION A L’OEUVRE DE HERMANN HESSE Hesse était un poète, un nouvelliste, un peintre et un romancier. Il avait entrepris le voyage de l'absolu et de la connaissance. Mais il pressentait qu'il allait, à chaque fois, trouver la plénitude dans le retour sur la vie quotidienne avec des êtres chers, et sur des petits riens qui remplissent une vie. Dans son roman "Démian", une phrase revient sans cesse à mon esprit: "La vie de l'homme est un chemin vers soi-même, l'essai d'un chemin, l'esquisse d'un sentier. Personne n'est jamais parvenu à être entièrement lui-même ; chacun, cependant, tend à le devenir, l'un dans l'obscurité, l'autre dans plus de lumière, chacun comme il peut." Comme l’un de ses personnages, "Démian", Hermann Hesse était en dehors, c'était Sinclair, personnage symbolique, à la poursuite de son devenir à travers l'autre, l'étranger.
|
Der Dichter,
Nur mir dem Einsamen Scheinen des Nachts die unendlichen Sterne, Rauscht der steinerne Brunnen sein Zauberlied, Mir allein, mir dem Einsamen Ziehen die farbigen Schatten Wandernder Wolken Träumen gleich Übers Gefild. Nicht Haus noch Acker ist, Nicht Wald noch Jagd noch Gewerb mir gegeben, Mein ist nur, was keinem gehört, Mein ist stürzender Bach hinterm Waldesschleier, Mein das fruchtbare Meer, Mein der speilenden Kinder Vogelgeschwirre, Träne und Lied einsam Verliebter am Abend. Mein auch sind die Tempel der Götter, mein ist Der Vergangenheitehrwürdiger Hain. Und nicht minder der Zukunft Lichtes Himmelsgewölbe ist meine Heimat : Oft in Flügen der Sehnsucht stürmt meine Seele empor, Seliger Menschheit Zukun zu schauen, Liebe, Gesetz besiegend, Liebe von Volk zu Volk. Alle find ich sie wieder, edel verwandelt : Landmann, König, Handler, emsiges Shiffervolk, Hirt und Gärtner, sie alle Feiern dankbar der Zukunft Weltest. Einzig der Dichter fehlt, Er, der veinsamt Schauende, Er, der Menschensehnsucht Träger und bleiches Bild, Dessen die Zukunft, dessen die Welterfüllung Nicht mehr bebarf. Es welken Viele Kränze an seinem Grabe, Aber verschollen ist sein Gadächtnis.
|
Uniquement pour moi le solitaire, Brillent les infinies étoiles de la nuit, Mugit le puits de pierre sa chanson magique, Pour moi, pour moi seul Passent les ombres colorées Des rêves des nuages voyageurs juste au-dessus des guérets. Il n’est pas de maison, de champ, De forêt, de chasse, ni de métier qui me sont donnés, N’est à moi que ce qui n’appartient à personne, A moi est le ruisseau tombant derrière le voile de la forêt, A moi la terrible mer, A moi les sifflements d’oiseaux des enfants en train de jouer, Larmes et chant du solitaire amoureux quand le soir est là, A moi aussi sont les temples des dieux, à moi est Le bosquet vénérable du passé Et mon pays n’est rien moins que la claire voûte céleste S’ouvrant vers le futur : Souvent dans les envolées de la mélancolie s’élève mon âme A regarder le futur de la bienheureuse humanité, L’amour vainquant la loi, amour du peuple à peuple, Je les retrouve tous, noblement transformés : Paysan, roi, commerçant, diligent peuple des marins, Berger et jardinier, eux tous Fêtent, reconnaissants, la fête mondiale du futur. Seul le poète manque, Lui le spectateur isolé, Lui le porteur et l’image pâle de la nostalgie humaine, Dont le futur, dont l’accomplissement du monde N’ont plus besoin. Beaucoup de couronnes Fanent sur sa tombe Mais son souvenir est disparu.
|